jeudi 22 février 2018

Comment réduire la fracture numérique en Afrique : Essaie de solutions opérationnelles


Comment réduire la fracture numérique en Afrique : Essaie de solutions opérationnelles

Est-il possible de réduire la fracture numérique  dans un contexte marqué par la pauvreté et la misère?


Si pour Marc Zuckerberg, l’accès à Internet doit être inscrit dans les droits humains et que l’accès à Internet tend à se généraliser partout dans le monde, il n’en demeure pas moins vrai que plus de trois milliards de la population mondiale reste encore sans accès Internet. Le fosse numérique reste donc et demeure très important entre le monde et les pays du sud. Les Nations  Unies à travers l’Union Internationale des Télécommunications parle de près de 3,9 milliards d’habitants du monde n’ont pas accès à Internet. Et comble de malheur cette fracture numérique touche particulièrement l’Afrique. Alors on serait en droit de se poser à la question de savoir, où est le problème de la fracture numérique ? Ou alors à qui la faute si le fossé numérique continue de s’accentuer avec l’accroissement de la population ?
Et si on trouve les causes de cette fracture numérique, comment peut-on la réduire dans un contexte africain, marqué par la pauvreté et la même la misère ?


Les chiffres de l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’institution   des Nations  Unies  spécialisé dans les télécommunications, sont accablant : 75%  de l’Afrique n’a pas accès au réseau, soit trois africains sur quatre. A titre de comparaison, 84% des ménages sont connectés en Europe, contre seulement 15,4% en Afrique. Toujours selon l’IUT, les dix pays en bas de l’échelle en termes de taux de connectivité sont tous africains, Érythrée, la Somalie et le Niger étant les pays les moins connectés avec un taux d’accès à Internet inférieur à 2,5%. (source :  https://www.barbaut.com/tag/afrique/)

Alors on comprend que l’heure est grave et  que si rien n’est fait pour remédier à cette situation  plusieurs pays du continent seront simplement isolés et coupés du reste du  monde. Il est donc urgent d’agir pour réduire la fracture numérique en Afrique en général et particulièrement dans les pays qui sont plus dans le besoin.

Avant de trouver des solutions à la fracture numérique ou de proposer un essaie de solution, essayons de comprendre quelles sont les mobiles et les causes de ce  déséquilibre numérique.

Il semble qu’il existe plusieurs causes à ce fléau des temps modernes. Les contraintes techniques et les coûts des infrastructures.  Il se trouve que cette fracture numérique n’est pas uniforme  dans tous les pays du continent. Il  y a  des différences notoires entres les pays de la côte et ceux n’ayant pas accès aux côtes.  Pendant que les pays côtiers profitent aisément des câbles sous-marins de fibre optique,  les pays enclavés  quant à eux, dépendent encore  des satellites, et n'avance pas beaucoup en connectivité. Rappelons ici que les liaisons par satellite coûtent très chère et ne facilite pas les opérations pour ces pays. Et plus encore entre les villes et les zones rurales le fossé est encore très impressionnant.

En fait outre l’accès à la fibre optique depuis la côte, l’autre gros problème reste l’acheminement de cette fibre optique à travers le pays et particulièrement dans les zones rurales. Et c’est là que se pose avec acquitté le problème de l’accès au dernier kilomètre. C'est-à-dire  la solution qui va conduire les canaux  de l’Internet vers l’utilisateur final.  Ce n’est pas seulement le problème des investisseurs étrangers dans les infrastructures télécoms, mais aussi celui des Etats et même de la Société civile Afrique. Nous pensons qu’il s’agit pour les deux dernières catégories de trouver des solutions pas très coûteuses  pour réduire la fracture numérique en zones rurales et palier au problème  de l’accès numérique au dernier kilomètre (the last mile).  C'est à dire voir comment offrir ou mettre à disposition des populations une solution non seulement  accessible, mais aussi  abordable pour leur niveau de vie. 

En plus du problème d’infrastructure, il y aussi celui du taux d’analphabétisme  qui atteint 50% dans des pays comme le Burkina Faso, la Guinée, le  Mali ou le Sénégal.  Il est clair que ne pas savoir lire et écrire un frein à l’accès aux contenus en ligne. Tant il est vrai qu’il commence à avoir des contenu locaux en langue sur la toile. Plusieurs langues africaines sont déjà en ligne.

Comment comprendre que  l’Afrique est le continent le plus pauvre et que c’est encore en Afrique qu’on trouver les coûts d’accès Internet les plus élevés de la planète ?  Les abonnements internet sont encore extrêmement coûteuses en Afrique. C’est un véritable paradoxe. Malgré les baisses sensibles des forfaits qu’on a remarqués ces dernières années, le coût de l’Internet reste encore trop élevé pour des populations dont les priorités sont encore élémentaires et basiques. Il est donc urgent de penser aux solutions mutualisées ou communautaires. Ou encore aux solutions utilisant les technologies innovantes et moins coûteuses. 
Quelles solutions dans pareil contexte ?
Il est important de conscientiser les gouvernements et les Etats sur l’important de l’accès au numérique. Cette conscientisation doit se faire depuis la base, afin que  les populations  en soient parti-prenante dans démarche-action pour la recherche de solutions. Plus encore les Etats doivent définir les politiques qui mettent le numérique réellement  au centre des préoccupations et non l’utiliser plutôt comme effet de mode ou de snobisme.  Il s’agira dans le cas des politiques de savoir concrètement quelles actions et quelles mesures seront prises pour que toutes les écoles primaires, secondaires et supérieures aient un accès au numérique. C'est-à-dire puisse non seulement avoir  une salle d’ordinateurs, mais aussi un accès à l’Internet, ou tout au moins à une bibliothèque numérique qui distille l’information pertinente. En plus des écoles, les centres de santé, les maisons de la femme, les groupes organisés, les églises (toutes confessions confondus), les coopératives, les municipalités et les centres de jeunesses ne doivent pas être en marge de ce grande mouvement d’appropriation du numérique dans les contextes divers et variés.
Pour donc  atteindre cet objectif et  être efficace nous proposons des solutions simples, opérationnelles et applicables dans tous les contextes :
1. L’adoption des solutions open source comme solution d’accès au numérique
2.L’adoption  des réseaux large bande et particulièrement du Wifi comme solution d’accès Internet au dernier kilomètre
3.L’adoption et l’installation tout au moins de solution de bibliothèque numérique  dans les contextes où il  est  vraiment impossible d’apporter l’Internet
4.   Le développement de contenu locaux africains 
5.Et enfin la formation d’une masse critique  ou mieux le transfert de technologie et de compétence auprès de la jeunesse.

Chacune de ces solutions est essentielle dans la réduction de la fracture numérique et dans tous les contextes imaginables en Afrique.
  
Ø Pourquoi adopter les solutions open-source
Dans un continent marqué par la pauvreté et l'endettement  comment expliquer qu’on s’offre encore  le luxe d’acheter des systèmes d’exploitation alors qu'il en n'existe qui sont libres, gratuits et même plus performant...?  L’open source devrait être la solution de l’Afrique. Parce qu’au cœur  de ce mouvement du « libre » il y a de la solidarité et le partage qui sont des qualités si chères à l’Afrique. Et en plus, les solutions open-source sont vraiment gratuits et libres. Dans un article précédant nous avons montré comment il est possible de monter, d’assembler et de configurer les ordinateurs solaires open-source avec moins de 75.000FCFA (115 Euro). Les infrastructures  à base de Raspberry, d’Orange Pi et de Banana Pi sont autant de solutions qui permettraient d’équiper à très moindre coût nos écoles et nos collectivités d’ordinateurs solaire, parce qu’à très faible consommation d’énergie. Vivement que les politiques et même la société civile prennent le train de ce mouvement open source. Et puis si les élus locaux pensaient à l'aménagement numérique des populations, je pense que nous ferons un très pas dans la réduction de la fracture numérique en Afrique.

Ø  Pourquoi adopter les réseaux larges bandes et particulièrement le Wifi
Contrairement à  ce que plusieurs peuvent penser le Wifi n’est pas une technologie  à prendre à la légère. C’est une technologie qui peut être considéré -  comment le disait l’expert  Barbaut au sujet du mobile- comme une « arme de développement massive et de prise de décision ». Ce qui veut dire simplement que le  wifi loin d’être un simple outil du numérique peut constituer  un véritable levier de développement si il est déployé partout en Afrique. Et en plus le wifi est la technologie de transmission  de données  la moins coûteuse et pourtant aussi efficace que les autres technologies dites 3G, 4G ou LTE. Installer un réseau wifi dans une école ou dans une municipalité ne coûte pas plus que 65.000 FCFA (100Euro). Pourquoi n’en n’installons donc pas dans nos écoles, nos villages, dans nos quartiers et nos mairies  ?

Ø Pourquoi et  comment installer les bibliothèques numériques
S’il est vrai que dans certains contexte l’enclavement numérique atteint des proportions très importante au point ou l’accès à l’Internet devient presque  impossiblement, il n’en demeure pas moins vrai qu’il existe des solutions d’accès à l’information pouvant se substitué à l’Internet. C’est le cas de bibliothèque numérique. Il s’agit en effet de mettre de l’information et des livres numériques  à la disposition des populations sur  un réseau local filaire ou sans fil  ( Wifi). L’encyclopédie universelle et libre a justement penser  à ces populations qui ne peuvent pas avoir accès à l’Internet. C’est pourquoi ils ont préconisé de mettre à disposition des paquets de données qui, mis dans un serveur local  permet d’avoir accès à l’information pertinente. L'organisation Bibliothèque Sans Frontières ( https://www.bibliosansfrontieres.org/) a fait de ce filons sont cheval de bataille et  installe actuellement des bibliothèques numérique  dans plusieurs pays africains.  Au Cameroun, nous avons déjà réaliser le transfert de technologies et de compétences pour montrer aux jeunes comment installer une bibliothèque numérique solaire. Et plusieurs installations sont en cours en ce moment au Cameroun.

Ø  Et les contenus locaux pour quoi faire ?
L’un des grands problèmes du numérique en Afrique est justement celui des contenus locaux purement africains. Jusqu’à  un passé très ressent, on parlait de moins de 3 % de contenus africains en ligne. Alors il est question pour les africains de développer et de mettre du contenu en ligne par tous les moyens. Le développement des contenus locaux ne devrait pas seulement prendre en compte  le développement des sites web et des blogs. Mais aussi celui des applications mobiles et web pour répondre aux besoins des populations locales. C'est le grand défis que s'est fixé le projet www.10000codeurs.com  de OBJIS. C'est à dire former les développeurs et les codeurs africains.  C’est un grand challenge pour l’Afrique. Il semble que les technologies numériques en Afrique représentent l’un de plus gros, si non le plus gros marché au monde. Il y aurait plus de 900 millions de téléphones mobile en Afrique, bien plus qu’en Europe et aux Etats Unis. Et étant donné que plus 80% de ces mobiles sont d’ancienne  génération, imaginons juste un peu, l’impact sur les applications et l’échange d’information quand ils seront renouvelés par des Smartphone. Que du business en perspective pour les nouvelles générations. Et on parle encore de chômage et d’immigration … ?

Ø  Le transfert de technologies en question.
Pour contribuer activement  à la réduction de la fracture numérique, il faut maîtriser les technologies  innovantes en question afin de mieux les utiliser. Le transfert de technologies doit être au cœur des politiques et stratégies opérationnelle de réduction de la  fracture numérique et de lutte contre le chômage des jeunes dans nos pays d’Afrique. Il est urgent de former une masse critique de jeunes pour accompagner les digitalisation de l'Afrique.

Au terme des analyses qui précède, vous comprenez bien que la problématique de la fracture numérique n’est pas d’abord une affaire  des investisseurs, de la Banque Mondiale ou de l’Etat. C’est une réalité actuelle qui touche toutes les facettes de l’économie, de l’éducation, de la société et même des secteurs inimaginables.  Un article de l’expert Barbaut, nous révèle que  85% DES EMPLOIS DE 2030 N’EXISTENT PAS AUJOURD’HUI. (https://www.barbaut.com/emplois-2030-numerique/. Donc seront simplement crée et inventé en fonction du numérique et des contexte.  C’est dire que le numérique va totalement changer notre façon de penser et même notre rapport  aux autres et à notre environnement actuel. Aucun métier ne se fera  plus sans l’intervention du numérique. Devons nous attendre passivement et consommer  simplement ce que le numérique nous offre ?
Non, non et non. Nous devons être acteur du numérique dans notre environnement. Produire  le numérique adapté à nos réalités et à notre environnement. S’il est vrai que ce n’est pas évident dans notre contexte marqué par la pauvreté. Il n’en demeure pas moins vrai, qu’il existe bien  des solutions opérationnelles et simples pour  éradiquer durablement la fracture numérique. Ce n’est qu’en déployant ces solutions que nous pouvons prétendre à une certaine émergence. Alors qu’attendons-nous pour mettre la première borne Wifi devant notre maison, la relier à celle du voisin et ainsi contribuer à réduire la fracture numérique et créer des emplois et du business...

L’Equipe TIC Africa / Cybervillage.
ticafrica2010@gmail.com 

P.S : Notre guide pratique : Comment la réduction de la fracture numérique en créant des emplois et du business  en Afrique ( FICHES  NUMÉRIQUES PRATIQUES  )
Sera bientôt disponible et vous permettra  de réduire la fracture numérique dans votre village ou dans votre quartier sans être ingénieur, et tout en créant des emplois et du business. Restez  à l’écoute pour avoir la primeur de l’information dès qu’il est disponible au format numérique.

Email :  ticafrica2010@gmail.com