mercredi 10 août 2016

Cybervillage en marche au Cameroun...

Cybervillage en marche au Cameroun...
s'étend rapidement en Afrique. À l'avenir, ces technologies devraient jouer un rôle clé dans le développement et l'intégration socio économiques du continent. Il subsiste toutefois plusieurs obstacles majeurs à une adoption plus large de ces technologies, et les efforts entrepris au sein du partenariat Afrique-UE et à une échelle plus vaste doivent se concentrer sur le renforcement des capacités à tous les niveaux (environnements politiques et réglementaires, infrastructures, ressources humaines, développement du contenu et des services locaux), ...
Les ministres de l'Union africaine responsables des technologies de l'information et de la communication (TIC) se sont réunis à Johannesburg, en Afrique du Sud, du 4 au 5 novembre 2009, afin d'examiner les avancées et d'identifier les principales priorités d'action en vue du prochain sommet de l'Union africaine intitulé "Technologies de l'information et de la communication en Afrique. Défis et perspectives pour le développement", qui se tiendra en janvier 2010. 
Les ministres s'accordaient pour dire que l'Afrique a réalisé d'énormes progrès dans le domaine des TIC: "Les efforts consentis en matière de connectivité ont été rapides. Les technologies de l'information et de la communication ont contribué à faciliter les activités commerciales, à créer de l'emploi, à accroître le produit intérieur brut des États membres et à étendre la portée des opportunités d'investissement." Les ministres ont cependant également reconnu qu'en raison de l'importance de ce secteur, l'Afrique doit mettre au point des recommandations financières et politiques concrètes sur des questions stratégiques qui accéléreront l'évolution de ces technologies sur le plan industriel et en tant que catalyseur du développement. La réunion a débouché sur l'adoption de la déclaration d'Oliver Tambo, qui expose un certain nombre d'engagements, de directives et de recommandations pour les chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine.
La semaine africaine des TIC (SATIC), un événement organisé annuellement depuis sont lancement en 2005, s'est tenue sur l'ensemble du continent du 16 au 22 novembre et a mis l'accent sur les progrès réalisés et les mesures à prendre afin de construire une société de l'information et de la connaissance africaine ouverte à tous.

Des conditions inégales

L'évolution extrêmement rapide du marché de la téléphonie mobile en Afrique illustre le potentiel lié à la réduction de la fracture numérique du continent. Cependant, dans son ensemble, l'utilisation des TIC reste limitée. L'Afrique est le continent le moins connecté au monde, à la fois en termes de taux de pénétration de l'internet et de largeur globale de la bande passante utilisée. Les nouveaux câbles sous-marins à fibre optique, tels que le câble Seacom lancé en juin 2009 et le câble EASSy, qui est en cours de construction, amélioreront largement l'accès à l'internet, mais ces infrastructures risquent de ne pas réduire le coût final pour les consommateurs si aucune mesure complémentaire n'est prise.
Par exemple, on estime à plus de 400 millions de dollars la facture que l'Afrique doit payer aux pays développés pour des services de télécommunication entre pays africains. L'investissement doit être affecté à l'amélioration des infrastructures continentales et à la multiplication des points d'échange internet (IXP) locaux. Un autre défi consiste à offrir aux Africains du contenu, des applications et des services locaux plus appropriés, tant dans le domaine de l'internet que dans celui des télécommunications mobiles.

Un partenariat pour l'avenir

Dans le cadre du 8e partenariat de la stratégie commune Afrique-UE, l'objectif est de compléter les investissements réalisés dans les infrastructures physiques à travers un soutien aux initiatives clés en matière de renforcement des compétences identifiées dans le plan d'action régional africain pour l'économie du savoir (PARAES).
À ce jour, cinq projets liés à la société de l'information ont été sélectionnés dans le cadre du plan d'action de la stratégie commune Afrique-UE. Deux de ces projets ont fait l'objet d'une attention particulière:
  • Le projet Connect Africa (12 millions d'euros) examinera les aspects stratégiques et techniques afin de consolider les réseaux nationaux pour la recherche et l'enseignement (NREN) émergents et de les intégrer sur le plan régional et international. Il analysera également les moyens de relier les réseaux régionaux au réseau européen GÉANT, le plus grand réseau informatique multigigabit au monde dédié à la recherche et à l'enseignement.   L'objectif est de contribuer à réduire la fracture numérique et scientifique en Afrique et d'offrir à la communauté scientifique du continent un meilleur accès aux ressources de recherche et d'enseignement, tout en reliant les chercheurs africains à leurs collègues du monde entier grâce à un accès internet à large bande moyennant un coût raisonnable.
  • L'African Internet Exchange System (AXIS) (3 millions d'euros) vise à soutenir la construction d'une infrastructure internet à l'échelle du continent passant par des points d'échange internet (IPX) locaux et régionaux. Cette extension est considérée comme déterminante pour le développement de l'internet en Afrique; elle génère des réductions de coûts considérables en maintenant le caractère local des échanges et offre une meilleure qualité de services et de nouvelles possibilités d'application.
Deux autres projets font l'objet d'un soutien. Le programme African Leadership ICT (ALICT) offre une formation aux TIC aux décideurs politiques et aux professionnels qualifiés dans les technologies de l'information capables d'encourager le développement de la société de l'information en Afrique, et le programme d'apprentissage en ligne Campus virtuel africain, mené en collaboration avec l'UNESCO et financé par l'Espagne pendant sa phase initiale, établit des campus virtuels nationaux dans onze pays de l'Afrique de l'Ouest. Le 5e projet phare vise à soutenir le Réseau des TIC pour le développement des jeunes Africains (African Youth ICT4D Network) afin de développer les compétences électroniques des jeunes et d'établir des fonds d'incubation pour les jeunes entrepreneurs dans le domaine des TIC.

Implication du secteur privé

La participation et l'investissement financier du secteur privé constituent des facteurs essentiels pour assurer le développement rapide et favorable des TIC en Afrique. Afin d'encourager un tel scénario, il convient de s'assurer que l'environnement réglementaire adéquat est en place pour garantir une concurrence loyale et rassurer les investisseurs privés potentiels. Le projet HIPSSA d'appui à l'harmonisation des politiques et des cadres réglementaires en matière de TIC en Afrique subsaharienne fait partie d'un projet mondial financé par l'Union internationale des télécommunications (UIT) et la Commission européenne qui couvre tous les pays ACP et comprend des sous-projets en Afrique, dans les Caraïbes et dans le Pacifique. Il vise à "établir des politiques et des cadres législatifs et réglementaires harmonisés aux niveaux régional et continental afin de créer un environnement dynamique permettant d'attirer des investissements, de favoriser le développement durable d'infrastructures et de marchés régionaux concurrentiels dans le domaine des télécommunications et des TIC en Afrique et d'améliorer l'accès à ces services."