Il n’est plus de doute pour personne,
les technologies de l’information et de la communication sont entrain de
changer radicalement le monde. Ce qu’il est convenu d’appeler désormais le
numérique apporte des changements jusque
là inattendu dans vie des populations du
monde. L’évolution est vraiment exponentielle. Seulement, les africains
tirent-ils profit des dividendes de
cette nouvelle économie pour améliorer leurs conditions de vie ?
Il semble que non … Avons-nous les
compétences et les savoirs techniques pour suivre l’évolution numérique et ne pas rater le train de la
modernité ? Les contenues et
programmes de formation dans nos écoles, universités et centres de formation,
répondent-ils aux besoins des économies en changement ?
Là est toute la
problématique de l’adéquation formation-emploi qui est au cœur de
plusieurs réflexions en Afrique et dans le monde.
L’Ecole dans sa forme actuelle
est-elle gage ou garantie de carrière dans les télécoms et dans le numérique ?
Le succès et la réussite dans la vie sont-il conditionnés par
l’obtention d’un ou de plusieurs diplômes ? Il serait très compliquer de répondre par
l’affirmative, tant il est vrai que plusieurs ont réussi
dans la vie et ont eu beaucoup de succès dans leurs activités sans
jamais avoir eu de diplôme. C’est
simplement paradoxal me diriez-vous, mais c'est belle et bien la réalité en Afrique et particulièrement au Cameroun. Car d’un côté on voit des personnes sans grand diplômes
réussir et de l’autre on en voit qui, même avec les diplômes des meilleures
écoles du monde, n’arrivent pas à se frayer un chemin dans la vie. A qui la
faute alors ?
On a vu fleurir ces dernières années au
Cameroun, et dans plusieurs pays d'Afrique, plusieurs écoles et institutions universitaires. Et quand celle-ci brandisse les partenariats
avec quelques universités étrangères,
c’est comme de la ruée vers une mine d’or ou de diamant : les parents en premiers affluent pour disent-ils, trouver la meilleure
formation académique pour leurs enfants. C'est simplement une "arnaque" bien orchestrée et bien "huilée"
Un ami, étudiant en Master I des réseaux
et télécoms dans une institution d’enseignement
supérieure au Cameroun, me confiais il n’y pas très longtemps de n’avoir jamais eu, une séance de Laboratoire ou de Travaux Pratiques pendant
tout son cycle de Master. Et bien plus il se demandait même si l’école en
question avait des ateliers pour les télécoms et réseaux…
Ici on se demande bien quelle genre et quel type de formation est dispensée aux étudiants. On pourrait même remettre en cause les contenus de formation et même, l’application du système LMD (Licence-Master-Doctorat) dans les
filières technologiques en général et dans les télécommunications en
particulier. Mon ami, me confie qu’après son Master, il va faire des
Certifications et des formations pour rehausser son niveau de compétences et d’aptitudes
dans l’expérience d’ingénieur en télécommunication. C'est dire que les étudiants sont eux même conscient des insuffisances système et savent bien que la formation qu'ils reçoivent est incomplète du fait du manque de séances de laboratoire pratique.
Vous comprenez bien que l’école dans ce cas, peut être considéré comme un leurre. L'étudiant est d'une part conscient que tous les cours théoriques qu’il prend à l’école sont bien présent quelque part en ligne sur Internet. Et d’autres part les promoteurs qui sont tout aussi conscient de la vacuité des formations qu'ils offrent et aussi du fait qu'ils continuent de monter les enchères de certaines formations, en étant bien conscient que ces dernières sont loin de répondre aux besoins des entreprises et du marché de l’emploi.
Il devient donc très compliquer d’évaluer un ingénieur ou un techniciens sur la base de son diplôme. L’expérience du terrain nous en dit long à ce sujet.
Vous comprenez bien que l’école dans ce cas, peut être considéré comme un leurre. L'étudiant est d'une part conscient que tous les cours théoriques qu’il prend à l’école sont bien présent quelque part en ligne sur Internet. Et d’autres part les promoteurs qui sont tout aussi conscient de la vacuité des formations qu'ils offrent et aussi du fait qu'ils continuent de monter les enchères de certaines formations, en étant bien conscient que ces dernières sont loin de répondre aux besoins des entreprises et du marché de l’emploi.
Il devient donc très compliquer d’évaluer un ingénieur ou un techniciens sur la base de son diplôme. L’expérience du terrain nous en dit long à ce sujet.
Pour nous, il serait urgent de repenser
l’école dans la globalité. L’adéquation formation-emploi est un des problèmes
de l’école. Mais le fond et la forme doivent être revu et corriger pour mieux
répondre aux besoins de notre temps. Les universités de tutelles doivent être
plus regardantes dans l’application des
programmes de formation dans les technologies innovantes. Et les promoteurs
tout aussi, doivent pouvoir ne pas seulement se contenter de construire de grandes bâtisses, mais aussi et surtout recruter des enseignants compétences et leur donner des
moyens pour mieux transmettre les savoir-faire et leurs savoir-devenir. Ce n’est qu’à ces conditions que, nous pensons qu’il
est possible de prétendre à une émergence en Afrique.
Mais de l’autre côté, il ne faut pas
perdre de vu, qu’on peut être ingénieur sans diplôme et sans jamais avoir été
dans une grande école. Nous en reparlerons dans un autre article.
Josselin M. YOUMBI
Josselin M. YOUMBI
Ingénieur sans
diplôme dans les télécoms et les énergies renouvelables
Consultant-Formateur
dans les Grandes Ecoles d’Afrique